Profitant de la numérisation en 3D du trésor et de son intégration dans le base eCorpus de e-Thesaurus, le Musée TreM.a a fait l'acquisition auprès de Holusion d'un générateur holographique Iris 32 couplé à un écran tactile et d'une application eCorpus pour y afficher en haute résolution une sélection des oeuvres les plus emblématiques de la collection.
Les Trésors d'Oignies, témoin d'un savoir faire exceptionnel d'orfèvrerie médiévale
C'est au TreM.a, musée des Arts anciens du Namurois à Namur en Belgique que sont exposées plus d'une cinquantaine de pièces d'orfèvreries médiévales provenant du trésor de Oignies.
Réalisé au XIIIe siècle par frère Hugo d'Oignies, un orfèvre hors-pair, ainsi que ses collaborateurs, ces objets d'une qualité exceptionnelle témoignent d'un savoir-faire unique de l'orfèvrerie gothique, mariant avec attention les techniques de nielle, du filigrane et des formes plastiques coulées ou travaillées.
Composé principalement de reliquaires et de textiles, ce trésor était tout d'abord entreposé dans le prieuré de Oignies, en Belgique. Suite à la destruction du lieu, le trésor fut confié au Soeurs de Notre-Dame de Namur en 1818, avant qu'elles n'en fassent don à la fondation Roi Baudouin en 2010.
Composé d'une cinquantaine de pièces précieuse et doté d'une histoire de plusieurs siècles, le trésor d'Oignies est considéré comme l'une des sept merveilles de Belgique.
En savoir plus sur l'exposition des Trésors d'Oignies au TreM.a
Un trésor sauvegardé numériquement
Chefs d'œuvre de renommée internationale, ces reliquaires ont eu l'honneur d'être la vedette d'une exposition au Musée Médiévale de Cluny à Paris : Merveilleux Trésor d'Oignies : Éclats du 13e siècle. Fortes de cette nouvelle mise en lumière, les pièces de la collection ont pu être restaurées et numérisées pour l'occasion par l'Université Libre de Bruxelles. Cette numérisation par photogrammétrie, c'est à dire la reconstruction 3D par prise de clichés successifs, s'est déroulée lorsque les oeuvres quittèrent leur vitrine et après avoir pu bénéficier d'une première restauration et d'un nettoyage.Certaines pièces trop fragiles n'ont pas pu quitter le musée. Elles feront l'objets de nouvelles campagnes de numérisation 3D qui accompageront la rénovation et l'extension du musée.
Un système holographique qui permet la mise en valeur de pièces exceptionnelles pour tous
Soumises aux contraintes telles que l'oxydation, ces objets métalliques ont tendance à se dégrader si placés dans de mauvaises conditions. Ils sont protégés dans de lourdes vitrines avec contrôle climatique et sous un éclairage ne permettant pas forcément la mise en valeur des détails précis des filigranes gravés ou l'observation des envers richements décorés.
Profitant de la numérisation en 3D du trésor et de sa conservation au sein de la base eCorpus de recherche sur l'ofèvrerie mosane, le Musée TreM.a a fait l'acquisition auprès de Holusion d'un générateur holographique Iris 32 couplé à un écran tactile et d'une application eCorpus pour y afficher en haute résolution une sélection des oeuvres les plus emblématiques de la pièce.
Cette innovation permet l'enrichissement sémantique des œuvres via le systèmes d'annotations et de rédaction d'articles que propose nativement eCorpus. La possibilité de pouvoir zoomer librement sur les filigranes des pièces du trésor permet d'apprécier les détails uniques difficilement accessibles au visiteur. Cet outil peut notamment servir lors d'une visite guidée, où le conservateur peut se servir de l'hologramme comme support de présentation des pièces, permettant de mettre en lumière des points d'un objet plus aisément accessible à un large public.
Mobile et facilement transportable, cette borne offre la possibilité de faire découvrir les trésors du musée hors-les-murs, dans les écoles, les médiathèques et les événements de découverte du patrimoine.
Pour en savoir plus sur l'exposition Merveilleux Trésor d'Oignies : Éclats du 13e siècleDes reliquaires précieux, témoins d'un vie monastique industrieuse
Profitant des dons du puissant homme d'Église de Liège, Jacques de Vitry alors en poste à Rome, Hugo d'Oignies réalise des objets d'une finesse remarquable, tel que ce reliquaire corporel, appelé comme cela car sa forme renvoie directement à la partie du corps d'où proviendrait la relique.
La côte du saint est enfermée dans un tube de cristal de roche qui trône au milieu d'un demi-cercle fait d'argent et garni de pierres. Un parchemin “authentique” atteste que l'objet a été réalisé par le frère Hugo en 1238. Dans un contexte médiéval où le trafic de relique bat son plein, ce type de certificat délivré par les autorités ecclésiastiques atteste de sa valeur.
Pour visualiser la scène eCorpus présentant le reliquaire de la côte du Saint
Un outil complémentaire à la bonne compréhension de l'oeuvre
L'innovation apportée par les bornes holographiques ajoute une attractivité supplémentaire à la collection, et donne une occasion au public déjà connaisseur des trésors de Oignies de redécouvrir ces réalisations uniques d'un œil nouveau et d'accèder à des contenus historique et de médiations inédits ou difficilement accessibles.
Voir l'objet flottant dans sa vitrine offre une vision particulière de l'œuvre qu'un affichage classique d'écran tactile ne propose. De même, son utilisation couplée avec celle d'eCorpus permet de rendre visible ce que le visiteur non-expert ne remarque pas forcément.
eCorpus, logiciel libre porté par Holusion, l'Université de Lille et de Liège, est un outil de gestion de corpus d'œuvres numérisées en 3D. Collaboratifs et simple de prise en main, il permet aux équipes de recherche, de conservation et de médiation de réaliser eux même les travaux de documentation, d'annotation et d'animations.
Ce dispositif permet à la fois d'éveiller la curiosité des spectateurs tout en leur donnant envie de revenir sur les véritables objets de la collection, pour y apprécier des détails qu'il n'aurait pas vu sans l'aide du dispositif présent dans la salle et de la mise en lumière des points d'interêt.