Croix-reliquaire de la Vraie Croix, dite Croix-reliquaire de Wasnes-au-Bac
origine
Artois ou Flandre (?), vers 1220-1230 Lille
conservation
Palais des Beaux-Arts, inv. A 97
dimensions
H. 38,4 ; l. 17,9 ; pr. 1,6 cm
materiaux
Argent doré, ciselé et gravé sur âme de noyer ; filigranes, nielles, cabochons.
expositions
Lille 1874, n°1574; Paris 1889, n°286; Lille 1947, n°47; Paris/Saint-Omer 2013, n°112
Relique
À l’avers : une relique de la Vraie Croix devait être contenue dans la logette à l’intersection de la traverse supérieure. Elle fut remplacée, à l’époque moderne, par une petite croix gravée du Christ crucifié.
Historique
Cette croix provient de l’église Saint-Martin de Wasnes-au-Bac, paroisse située non loin de Valenciennes qui dépendait de l’abbaye de Vicogne et de la collégiale Saint-Amé de Douai. Elle est acquise, dès 1896, par le Palais des Beaux-Arts de Lille où elle est exposée.
Etat de conservation
L’état de conservation de l’objet est correct et a bénéficié d’un léger nettoyage en 2021. Des manques de pierres précieuses sont à déplorer dans les filigranes et la plupart des médaillons niellés a perdu son éclat. Au revers, toutes les bordures des plaques aux extrémités sont endommagées et le nielle légèrement oxydé.
Critique d’authenticité
À l’avers, une croix moderne remplace la relique de la logette de la traverse supérieure tandis que le Christ d’applique a disparu (il avait été remplacé par un autre Christ au XIXe siècle). Velours rouge moderne. En 2021, les médaillons de l’avers ont été replacés selon leurs dispositions originelles.
Iconographie
La présence - rare - de médaillons et plaques figurés sur les deux faces de la croix en fait l’une des plus complètes du corpus d’un point de vue iconographique.
À l’avers, les extrémités des deux traverses sont ornées, de gauche à droite et de haut en bas, d’un ange portant une hostie, d’un second ange portant les Tables de la Loi, de la Vierge de la Crucifixion et de saint Jean de la Crucifixion. Aux extrémités du montant sont représentés, en haut, l’Église couronnée portant un ciboire et les Évangiles ou la Bible et, en bas, la Synagogue aux yeux bandés, tenant les mêmes Tables de la Loi ainsi qu’une lance brisée.
Au revers, à l’intersection de la traverse supérieure figure une Maiestas Domini, encadrée de deux anges thuriféraires sur les extrémités fleurdelisées. Au centre de la traverse inférieure, l’Agnus Dei crucifère est entouré, sur les quatre extrémités restantes, du Tétramorphe donc chacun des symboles déroule un phylactère.
Commentaire
Pour les commentaires sur cette œuvre voir : Lucas Fellag, L’iconographie des croix reliquaires septentrionales (fin XII e -début XIII e siècle), 3 tomes, mémoire de recherche inédit, Master 2 d’histoire de l’art, sous la dir. de Marc Gil, Université de Lille, juin 2020, t. III, cat. 6.
Bibliographie
- Dehaisnes 1886, p. 302
- Dehaisnes 1897, p. 141-142
- Frolow 1961, n° 643
- Frolow 1965, n°643
- De Borchgrave d’Altena 1966, p. 112
- Lavallée 1997, pp. 86-87
- Coipel 2004, n°3
- Tapié 2006, p. 24-27
- Fellag 2020, III, cat. 6.