Chapiteau de Saint-Michel
Chapiteau historié représentant l'archange Michel
A propos
Le cloître de la collégiale de Notre-Dame-en-Vaux abritait une collection unique de statues-colonnes finement ouvragées présentant les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Edifiées vers 1170-1180, elles jouent pour les chanoines un rôle de contemplation et d'éducation, bien que cette mode, liée au premier art gothique soit de courte durée et vite abandonnée lors des réformes suivantes de la liturgie.
Ce chapiteau présente l'archange saint Michel et son rôle dans le Jugement Dernier.
Le dragon médiéval combattu par l'archange est très éloigné de notre représentation moderne: c'est une créature hybride aux airs d'oiseau, de réptile et de fauve. Dans la liturgie chrétienne, il représente l'incarnation du mal et les nombreux récits que l'on retrouve dans la vie des saints combattant des dragons reprennent donc ce combat et le triomphe sur le mal, les vices ou le diable.
Les autres scènes du chapiteau traitent du Jugement Dernier, de la pesée des âmes et du tourment des damnés. Absente de la religion juive, cette pesée des âmes existait déjà dans certaines religions orientales antique comme en Egypte, important foyer intellectuel pour les premiers chrétiens qui en ont peut-être fait l'emprunt.
Les ailes de saint Michel sont ici représentées de manière simple et épurée, ce qui est très étonnant pour un chapiteau venant du cloître de Notre-Dame-en-Vaux, dont les ailes sont d'ordinaire representées de manière détaillée, arborant des motifs précis de plumes. Peut-être ces motifs de plumage devaient-ils être ajoutés ultérieurement aux ailes ? Cette simplicité provient-elle d'une volonté de l'artiste ? d'un oubli ? d'un manque de moyen ?
Historique
En manque cruel de moyen pour l'entretien de leur cloître au XVIIIeme siècle, les moines procèdent à la destruction du cloître entre 1759 et 1766. Le cloître est détruit et les terrains rebâtis en se servant des débris pour leurs fondations. Le cloître et ses sculptures tomberont dans l'oubli pendant deux siècles et échapperont aux destructions de la période révolutionnaire. Retrouvée en fragments lors des fouilles de Léon Pressouyre entre 1963 et 1976, elle est remontée et complétée par de la métaline.
Etat de conservation
Le chapiteau est très fragmentaire et de nombreuses parties sont manquantes. De nombreuses têtes sont manquantes, ainsi que les crochets du chapiteaux abritant, pour la plupart, des anges et des démons épaufrés.