Chapiteau de Sainte Marguerite

Les quatre faces présentent le martyr de Sainte Marguerite

A propos

Le cloître de la collégiale de Notre-Dame-en-Vaux abritait une collection unique de statues-colonnes finement ouvragées présentant les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Edifiées vers 1170-1180, elles jouent pour les chanoines un rôle de contemplation et d'éducation, bien que cette mode, liée au premier art gothique soit de courte durée et vite abandonnée lors des réformes suivantes de la liturgie.

Le chapiteau de Saint Marguerite offre une lecture de la vie de la sainte et de ses actes. L'étude des martyrs des saints occupe une part importante dans la liturgie chrétienne bien qu'ils soient absents de la Bible. Leur passion et leur sacrifice offrent un rappel au sacrifice du Christ et délivrent des leçons d'apprentissage des vertus aux croyants. La vénération des saints sera une source de dissension importante plus tard lors de la réforme protestante qui prône un retour strict aux écritures.

Les scènes dépeintes par ce chapiteau sont les suivantes: la torture de sainte Marguerite par des griffes métalliques lui griffant la peau, sainte Marguerite se issant hors du dragon l'ayant englouti, sainte Marguerite précipitant un démon dans un puit, la décapitation de sainte Marguerite. Les martyrs représentés sont connus et indissociables de la sainte: le miracle du dragon ayant d'ailleurs fait de la femme la protectrice des femmes enceintes et en train d'accoucher. Cependant, la scène du démon dans le puit dans cette iconographie est très rare, voir unique au cloître de Notre-Dame-en-Vaux.

Olibrius, roi d'Antioche et commanditaire de son tourment, est également présenté dans le cloître. Formaient-ils un seul et même ensemble à l'origine ? Aucune preuve formelle le confirme pour le moment.

Historique

En manque cruel de moyen pour l'entretien de leur cloître au XVIIIeme siècle, les moines procèdent à la destruction du cloître entre 1759 et 1766. Le cloître est détruit et les terrains rebâtis en se servant des débris pour leurs fondations. Le cloître et ses sculptures tomberont dans l'oubli pendant deux siècles et échapperont aux destructions de la période révolutionnaire. Retrouvée en fragments lors des fouilles de Léon Pressouyre entre 1963 et 1976, elle est remontée et complétée par de la métaline.

Etat de conservation

Le chapiteau est très fragmentaire et de nombreuses parties sont manquantes. La majeure partie des têtes, ainsi que les corps des bourreaux et du démon sont aujourd'hui perdus.