Statue-colonne de Moïse
staute-colonne de Moïse et chapiteau aux dragons
A propos
Le cloître de la collégiale de Notre-Dame-en-Vaux abritait une collection unique de statues-colonnes finement ouvragées présentant les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Edifiées vers 1170-1180, elles jouent pour les chanoines un rôle de contemplation et d'éducation, bien que cette mode, liée au premier art gothique soit de courte durée et vite abandonnée lors des réformes suivantes de la liturgie.
C'est ici une figure de l'Ancien Testament qui est représentée, Moïse, les tables de loi à la main et le serpent d'airain à ses côtés. Le chapiteau le surplombant représente également des dragons opposés, leur queues enroulées au centre des faces et leurs ailes éployées. Si le serpent représente d'ordinaire le mal et le pêché, il prend ici la forme d'un sauveur, soignant quiconque se laisse mordre en regardant le serpent d'airan dans les yeux. Le serpent enroulé autour d'un sceptre est d'ailleurs devenu le symbole des médecins au fil du temps.
Element surprenant, Moïse porte des cornes. Celles-ci sont liées à une erreur de traduction de la Bible hébraïque selon laquelle, après avoir vu Dieu, son visage est encadré de rayons. Ces rayons solaires seront malencontrement interprétés comme étant des cornes dans l'iconographie médiévale.
Historique
En manque cruel de moyen pour l'entretien de leur cloître au XVIIIeme siècle, les moines procèdent à la destruction du cloître entre 1759 et 1766. Le cloître est détruit et les terrains rebâtis en se servant des débris pour leurs fondations. Le cloître et ses sculptures tomberont dans l'oubli pendant deux siècles et échapperont aux destructions de la période révolutionnaire. Retrouvée en fragments lors des fouilles de Léon Pressouyre entre 1963 et 1976, elle est remontée et complétée par de la métaline.
Etat de conservation
La statue est fragmentaire et de nombreuses parties sont manquantes. Le serpent d'airan perché sur son sceptre a disparu, seules ses pattes, son plumage et sa longue queue subsistent. Certaines des têtes des dragons sont également manquantes.