Pilier orné de tores et cannelures
Pilier aux colonnes quintuple richement décorées avec deux figures
A propos
Le cloître de la collégiale de Notre-Dame-en-Vaux abritait une collection unique de statues-colonnes finement ouvragées présentant les scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Edifiées vers 1170-1180, elles jouent pour les chanoines un rôle de contemplation et d'éducation, bien que cette mode, liée au premier art gothique soit de courte durée et vite abandonnée lors des réformes suivantes de la liturgie.
Cette colonne quintuple est richement décorée et porte deux personnages nimbés dont un est potentiellement identifiable à son bâton de marche en tau. Il s'agirait du patriarche Jacob issu du livre de la Genèse.
L'autre personnage au bonnet côtelé n'est pas indentifié, mais c'est un style vestimentaire, attribuable aux prêtres, que l'on retrouve sur de nombreuses statues de cette époque. En admettant que la figure masculine a ses côtés soit Jacob, cette statue pourrait représenter le prêtre Esdras, ayant eu pour mission de réinstaller les Juifs exilés sur leur terre et de restaurer le Temple de Jérusalem.
Les piliers des colonnes sont ornés de tores et de canelures, chose très rare pour la sculpture médiévale. Ce pilier quintuple semble d'ailleurs être le seul à avoir bénéficié de ce traitement parmi les autres statues-colonnes du cloître.
Historique
En manque cruel de moyen pour l'entretien de leur cloître au XVIIIeme siècle, les moines procèdent à la destruction du cloître entre 1759 et 1766. Le cloître est détruit et les terrains rebâtis en se servant des débris pour leurs fondations. Le cloître et ses sculptures tomberont dans l'oubli pendant deux siècles et échapperont aux destructions de la période révolutionnaire. Retrouvée en fragments lors des fouilles de Léon Pressouyre entre 1963 et 1976, elle est remontée et complétée par de la métaline.
Etat de conservation
La statue est très fragmentaire et de nombreuses parties sont manquantes. La figure masculine la mieux conservée est celle de l'homme au bonnet côtelet, dont seul ses mains ainsi qu'une partie de son phylactère sont manquants. L'homme à la canne est beaucoup plus lacunaire: son bras et le bas de son visage sont absents et restaurés à la métaline par Léon Pressouyre. Une des faces du chapiteau richement décoré de feuilles d'acanthes est également perdue.